Courir, marcher, s'oxygéner, comme il est dit de coutume, est un pur plaisir.
Emprunter des chemins forestiers, se retrouver au beau milieu des champs, gravir un petit chemin escarpé pour admirer, d'une colline, d'une montagne, un paysage.
Faire des rencontres impromptues avec les oiseaux, les écureuils, les arbres, les plantes, tous les dignes représentants de mère nature...
Se retrouver au cœur de ses émotions, avec pour seul témoin, ce petit bout de monde qui nous entoure.
Il m'arrive souvent, lors d'une sortie « nature » (marche ou course à pied), d'interrompre toute activité quelques instants et de contempler ce qui me sourit tous les jours mais que je suis, pour diverses raisons, incapable de voir ou d'admirer.
Une ivresse de bonheur causée par ce moment hors du temps.
Un plaisir sans fard inutile, échangé contre un peu de sueur.
Et peu importe le temps qu'il fait.
La météo a ce don de proposer chaque jour qui passe, tel un grand couturier, un vêtement différent que porte avec grande classe notre charmante nature.
Vous aimez cela, vous aussi ?
C'est magnifique, non ?
Pourtant, il devient de plus en plus difficile de l'apprécier.
Le bel arbre s'est vu imposer, comme partenaire de jeu, une carcasse de machine à laver qu'il est plus simple d'abandonner dans une forêt que d'amener en déchetterie afin qu'elle y soit recyclée.
Sur la jolie pierre trône un préservatif usagé.
Un sentier se retrouve sponsorisé par des restaurants rapides.
Un sac plastique virevolte tel une feuille tombée de l'arbre.
Une bouteille vide roule et se brise.
Une batterie usagée suinte le mépris qu'elle éprouve pour cet abandon au milieu de nulle part.
Tout y passe.
Même l'imagination la plus prolixe est surprise par la triste réalité.
On trouve toujours plus créatif que soit.
J'en ai parcouru des kilomètres le long des routes, sur des chemins divers et variés...
A chaque fois, je fais le même constat :
« A force de droits, on en oublie ses devoirs ».