Une fois de plus et avec grand bonheur, j'ai porté les couleurs de l'association « Rêves » dont le but est de réaliser le rêves d'enfants malade (www.reves.fr ). Cette fois-ci, j'ai choisi ce que l'on peut appeler un haut sommet de l'ultra-endurance : un 6 jours, 144 heures d'épreuve.
Je fixe le cadre :
Stade du fort carré à Antibes (06) :
· Circuit de 1025m passant au pied du POILU (où sont positionnés les tentes et camping-cars des coureurs) et longeant la mer sur environ 100m. Très peu d'ombre quand il fait un beau soleil. Très peu de protection quand il pleut. Je peux vous l'attester car nous avons tout eu pendant l'épreuve (averses, très forte chaleur, vent important)...
Donc 1025 m : bitume, piste d'athlétisme et terre. Menu varié au programme.
· Le « village » situé sur le parcours où l'on trouve : médecin, comptage des tours, écrans pour affichage des différents classements (course/marche/6 jours/72 heures/48 heures), ravitaillement, restauration collective (petit déjeuner et dîner), bénévoles et responsables de la course.
A 50m : toilettes et douches.
Une vie en autarcie et bizarrement aucune envie d'aller voir ailleurs durant ces 144 heures. Vivre et penser course à pied, entouré de nombreux participants et pourtant seul, face à soi. Aucune idée autre qu'ayant un rapport avec l'épreuve ne venant me traverser l'esprit.
Chaque partie du corps vouée à une même cause : avancer et faire bipper la barrière de comptage...
Etrangement, je n'ai pas eu le côté ennui (répétition du parcours) que j'ai déjà ressenti sur un 24 heures. Je pense que cela vient de l'immersion totale.
Côté physique :
Le corps n'étant pas une machine, je me suis heurté à des soucis non
rencontrés sur d'autres courses.
Résultat : de multiples ampoules (moi qui en ai rarement) qui ont amené un retrait rapide et à vif par le médecin de la course de l'ongle de mon petit orteil droit et aussi une contracture musculaire au quadriceps gauche (compensation)...
Un bon apprentissage... qui renforce mon expérience... même si « L'expérience est une lanterne attachée dans notre dos et qui n'éclaire que le chemin parcouru » (Confucius).
Mon classement au terme de cette épreuve : 16^ème au général sur 92 classés (et 124 inscrits) avec 616 km et 709 m.
Déçu, triste ?
Sur le coup, c'est vrai que comptais faire davantage de kilomètres mais finalement, cette épreuve m'a apporté bien plus que cela.
J'ai voyagé au plus profond de mon corps. A chaque pas, j'ai crocheté, avec plus ou moins d'aisance, une nouvelle serrure, libérant ainsi un accès qui me conduisait toujours plus loin, mais toujours plus profondément en moi. Un voyage mystique, une aventure intérieure exaltante parsemée de douleurs et de plaisir... Un voyage vers l'essentiel : la connaissance de soi.
Ce voyage vers la connaissance de soi, je le sais, je le poursuivrai en
2012 si Gérard Cain et son équipe décident de poursuivre l'aventure des 6 jours d'Antibes. Il me reste encore tant de choses à découvrir.
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Je dédie cette aventure à mon épouse, ma fille, et mon staff technique en la personne de mon beau-frère et de sa petite famille antiboise, sans oublier « Rêves » bien entendu.
J'ai rencontré, sur Antibes, des bénévoles d'une grande gentillesse qui oeuvrent chaque jour pour que des enfants puissent réaliser leurs
rêves... Encore bravo et merci d'avoir été présents au moment de la fin de l'épreuve...
Merci également à Running Conseil Limonest et à Intériale pour son aide financière.