dimanche 22 janvier 2012

Dieu est américain ou les oxymores* en folie…


Comme vous le savez, je teste depuis un certain temps la course à pied en chaussures minimalistes ainsi que les pieds nus.

Mes minimalistes de début, les « newfeel » de décathlon (toile plus semelle) m’ont permis d’arriver progressivement à la course pieds nus (voir articles précédents).

Même si c’est très agréable, j’alterne toujours minimalistes (plus ou moins fines)/pieds nus.

La course à pied « les pieds nus », louée par de nombreux coureurs américains (en particulier ces dernières années) est une façon de courir très intéressante. Elle permet un contact direct sol/pieds/corps et une mise en éveil des capteurs et un travail musculaire différent de la course chaussée (nombreuses publications sur internet).

Pourtant, la course pieds nus avoue ses limites lorsque l’on recherche la performance sur une très longue durée ou distance, type de course que j’affectionne particulièrement.

Je ne pense pas que cette solution soit viable sur une course de 24h par exemple. Si l’on cherche un 200km sur 24h, mieux vaut partir chaussé, cela sera plus confortable et moins fatigant pour le pied. J’imagine la fatigue du pied, voire les blessures occasionnées par la répétition du mouvement, la fatigue générale ainsi que par le ou les différents revêtements des circuits qui alternent bien souvent terre, bitume, piste d’athlétisme, cailloux,…

Le port de chaussure est donc plus qu’indiqué sur ces épreuves. Une minimaliste peut être envisagée après un entraînement réalisé sur une longue période.

Sur le net, vous trouverez tout un descriptif de ces chaussures qui vont de la sandale de course à l’Hattori de Saucony en passant par les V.F.F. (five fingers).

COURIR CHAUSSE ou LES PIEDS NUS, c’est pareil ?

Bah non ! L’est con lui !!

Pardon ami lecteur, pas de familiarités SVP.

1-Christian ou l’apôtre du courir au naturel, les pieds nus.

Christian, qui gère le site www.courirpiedsnus.com et qui est également l’administrateur de la section française de la « barefoot runners society » (un truc sérieux à priori) anime de nombreuses initiations afin de promouvoir la course à pied « les pieds nus » en France. Ces animations intéressent d’ailleurs de plus en plus de coureurs de la région parisienne.

Sur son site que je trouve intéressant, Christian a publié un article sur ses objectifs de 2012 qu’il ponctue avec ces mots :

Notes de fin de page :

*Barefooting

Désormais, le mot barefooting s’appliquera à toute forme de course à pied qui permet aux pieds de travailler sans (trop) d’encombrement par les chaussures.

Chaussures minimalistes

Chaussures de transition

Pieds nus (forcément !)


Hum, hum… Critique, moi sur ces chaussures qu'il appelle sur facebook des barefoot-shoes ??

Oui, oui, ça me chagrine.

Je ne suis pas d’accord avec cela.

Nous avons en France un vocabulaire important qui nous permet d’appeler un chat un chat. Chaussures minimalistes, c’est parlant. Chaussures de transition : aussi.

Pourquoi modifier ce qui fonctionne. C’est un peu la même chose que d’appeler la plante des pieds : « semelle ». En France, les semelles ne concernent pas le corps humain.

Mais revenons à nos moutons.

« Barefoot » signifie : sans chaussure, les pieds nus.

Comment peut-on indiquer que la course avec des chaussures minimalistes ou de transition, c’est courir pieds nus ?

Pour reprendre Fred Brossard (www.runners.fr, jogging international) : Cet oxymore* a-t-il un sens ?

A part rendre cette pratique compliquée à comprendre pour le coureur lambda, à mon avis aucun, et je suis gentil quand j’écris ça.

Un pied nu n’est pas un pied chaussé ou alors, pour peu que l’on ne porte pas de chaussettes, on peut appeler n’importe quelle chaussure une chaussure-pieds nus. Grotesque, ubuesque, ou pour faire simple, du grand n’importe quoi.

Comme je l’ai déjà écrit, un pied nu, c’est un pied nu. De même, courir n’est pas marcher et voler n’est pas nager.

Dès que l’on met quelque chose entre le pied et le sol, on n’est plus « les pieds nus », c’est une lapalissade (faut que j’arrête avec des mots compliqués, je suis sportif… je l’oublie à chaque fois…)

Une paire de chaussettes, une sandale (même une simple semelle comme les « huaraches »), une chaussure, modifiera les sensations ressenties par le pied. Tout retour d’information (feedback), une fois le pied posé au sol, sera faussé par ce qui empêche le contact direct du pied sur le sol.

Et dès qu’une information ne parvient pas au cerveau, la course n’est plus la même (type de revêtement, température, humidité).

2 -Alors, pourquoi appeler Barefooting tout et son contraire ?

Argent, pouvoir, Ego ?

Faut-il suivre à la lettre les préceptes de ceux qui se posent comme les « Gourous » de la course « les pieds nus » ? Ils ont décidé et c’est ainsi ?

Faut-il se soumettre à ce qui est transmis comme une vérité par des gens qui prêchent partout la bonne parole chantant les louanges du « barefoot », mouvement américain apparu après la publication du livre « Born to run » de Christopher Mc Dougall ?

Je rebondis : là aussi, je dis respect.

3-Le modèle américain.

Je suis persuadé que les africains (ou d’autres peuples) sont heureux de savoir qu’ils courent « pieds nus » comme les américains. L’inverse ne serait pas crédible, bien entendu.

En effet, l’américain ne fait pas comme les autres, ce sont les autres qui font comme nos amis américains... Pour s’en convaincre, il suffit de regarder le nombre des obèses aux Etats-Unis et chez nous. On y travaille, mais on a encore du boulot pour faire comme eux. Heureusement que les chaines de Fast-food nous y aident.

En France, allons-nous nous soumettre une fois de plus ?

Je suis désolé, sur ce coup-là, en ce qui me concerne, je dis « non ». Je continuerai à faire une différence entre la course les pieds nus et avec des chaussures. Le terme "Barefoot" est maintenant banni de ces lieux.

Le besoin de reconnaissance de certains, l’envie de « pouvoir » ou d’ « argent » des autres va, une fois de plus pourrir quelque chose de pourtant intéressant : pas la naissance d’un mouvement, non, non, plus une réflexion, une façon de voir les choses plus « naturelle », une forme de rejet de la société telle qu’elle est devenue…

Alors, méfions-nous des vérités (même des miennes).



« En vérité je vous le dis, Dieu n’est pas américain ».





*Oxymore n. m.

Figure de style qui consiste à placer l'un à côté de l'autre deux mots opposés (voir antonymes). On trouve des cas célèbres d'emploi de ce procédé :

« Cette obscure clarté » (Corneille, Le Cid ), un silence éloquent, un mort-vivant etc.

Ce procédé crée un paradoxe, une image surprenante. Il s'agit d'ailleurs le plus souvent d'une métaphore. On l'appelle aussi parfois « alliance de mots » ou oxymoron.

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